16-02-2009

Vieil amour ne se rouille jamais! Ecrit par Patrik Spits.

C’était au Bloemenjumping de Lierre, au milieu des années 90, que j’était vraiment fasciné.

Sa tête intelligente, son ardeur inégalée, sa robe blanche et ses qualités exceptionnelles de sauteur m’ont vraiment impressionné.
« Éric (Wauters défunt), quel est ce cheval ? »

« Ah», répond Éric en souriant, « retiens bien son nom, il va encore beaucoup faire parler de lui ! Son nom c’est BON AMI."

Le hasard a voulu que j’avais acheté la fille du cheval de Jos.
Il s’agit de la jument Horfé de l'Europe, une alezane à encolure de cerf au saut spécial. Cette jument de 4 ans a connu un accouchement difficile durant lequel elle y a presque laissé sa vie et a pouliné d’un poulain mort.

Plus tard dans la saison, Éric est devenu Champion de Belgique sur Bon Ami lors du jumping de Bavikhove. Un an plus tard, il a participé aux Olympiades avec les sauteurs belges. Ne s’agissait-il pas des JO d’Atlanta ? Tout le village de Peulis était sens dessus dessous.

Entre-temps, je n’ai pas chômé et j’ai fait d’Horfé un vrai sauteur. Lors de la sélection pour le Jumping de Malines à Azelhof, Horfé (6 ans) a sauté 1,45 m lors du Grand Prix. Elle s’est tellement fait remarquer que le même Éric se demandait quel était ce cheval.
Il s’agissait bel et bien de la fille de Bon Ami dont je viens de vous parler.
« Elle est à vendre ? », demandait-il. Je lui ai timidement fait part de mon prix en quête de réponse.

« Hé ben ! », dit Éric, « à ce prix-là, tu peux immédiatement la faire monter dans le camion. Une jument de cette qualité vaut au moins le quintuple. »

À peine qu’Éric ait fini sa phrase, voilà que Jan Tops entre dans le paddock.

« Tu la vends ? », demande-t-il d’un ton sec.

Je réponds « Oui » et la lui propose au quadruple du prix sans la moindre hésitation.

« Est-ce que je peux lui faire faire quelques sauts ? », demande Jan Tops. Après avoir donné notre accord, nous rentrons de chez Jan Tops trous jours plus tard, avec le message suivant de Jan : « bonne chance avec l’argent ». Cela devait être en 1997.

Six mois plus tard, notre jument Horfé, rebaptisée ‘Faraway Hills’, a remporté la course de qualification pour les Championnats du Monde de Londres avec Paul Barker, un jeune cavalier de 18 ans. Que du bonheur !

Je recherche un second descendant de ‘Bon Ami’. L’un élevé et l’un acheté.

Lalik MGC De Leuze était en vente chez une amie de Jos ; Marie Guy Chanoine. Après avoir édifié un petit double obstacle, nous avons lâché Lalik sur la piste. Double saut, entrée, sortie et saut de 1,70 m par-dessus la clôture !
« Affaire conclue ! », lui répondais-je.
Le grand alezan se pavanait élégamment au milieu de la nature wallonne.
À quatre ans, il a déménagé chez Peter Charles où il était le ‘leading horse of the stable’.

Saviez-vous que Bon Ami a généré seulement 314 descendants ?

Saviez-vous que parmi ces 314 descendants, 122 ont sauté 1,40 m et plus ?

Saviez-vous que j’ai acquis Bon Ami van den Aart lors du concours indoor de Brecht ?

Saviez-vous que Michael Whitacker prétend ne jamais avoir monté un meilleur cheval ?

Saviez-vous que Joe Turi aurait pu être champion du monde à Rome avec Supperville (Bon Ami x Hedjaz) s’il ne s’était pas trompé de parcours ?

Saviez-vous que la mère de Bon Ami était une légende au BGLSR avec plus de 200
victoires ?

Saviez-vous que Bon Ami a légué huit étalons élites au niveau mondial dont seuls Karioka del Follée, en Pomme D'Ami de l’écurie Erperhof en Belgique ont étalonné ?

Saviez-vous que nous avons acheté le sperme congelé de Bon Ami ?

Saviez-vous que, selon le proverbe ’Vieil amour ne se rouille jamais’?!!!!


Patrik Spits, 14 février 2009